Herman Jean Joseph Richir

1866-1942

Rose d'Ispahan

Époque :

XIXème siècle

Fiche signalétique :

Tableau signé en bas à gauche de la toile : « Herman Richir »

Inscription peinte au dos de la toile : « Rose d’Ispahan par Herman Richir »

Étiquette de la « Galerie Georges Giroux S.P.R.L / 347 / n°225 / Richir »


Provenance :

Bruxelles, Galerie Georges Giroux à Bruxelles, 1957 : 

Vente n°347 : « Catalogue de la vente ... qui aura lieu aux enchères publiques le samedi 16 mars 1957 ... et qui dispersera des tableaux modernes, sculptures et eaux-fortes », (Me F. de Coene, Georges Willems - Giroux (expert), M. Bytebier (photographe)), Bruxelles Galerie Georges Giroux S.P.R.L. 1957, lot 225.

Collection privée.


Expositions :

Exposition Herman Richir, Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles, Waux-Hall Parc, du 8 au 18 décembre 1925, n° 20 Rose d’Ispahan.

Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts au Grand-Palais à Paris, du Ieer mai au 30 juin 1926, n°1034 Rose d’Ispahan

Exposition Herman Richir, Petite Galerie de Bruxelles, 17 avenue Louise, du 4 au 14 décembre 1926, n°14 Rose d’Ispahan.


Notice d’œuvre :

La Rose d’Ispahan incarnée par l’envoutante figure féminine assise sur un divan composé de tissus orientaux bigarrés témoigne du talent de coloriste d’Herman Richir, portraitiste attitré de la bourgeoisie belge du XXe siècle. Notre tableau offre l’image d’un Orient recomposé à travers les traits d’une femme dont l’identité reste aussi mystérieuse que sa beauté éclatante. 


Présenté à trois reprises - en décembre 1925 au très élitiste Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles, l’année suivante à Paris au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, et enfin à la Petite Galerie de Bruxelles - le tableau rRose d’Ispahan appartient à la période de maturité la plus prolixe de la carrière d’Herman Richir.

Son ascension dans le monde de l’art est rapide. Âgé de vingt ans, il remporte le deuxième second prix du grand concours de peinture ex æquo avec Joseph Middeleer, préalablement formé auprès du graveur Gustave Biot enseignant à l’Académie de Saint-Josse, du peintre Charles Hermans, et de Jean-François Portaels à l’Académie de Bruxelles.

En 1887, Herman Richir débute au Salon de la Société royale des Beaux-Arts. Deux portraits de sa main sont distingués par une mention honorable lors de l’Exposition universelle de 1889.
Il reçoit une médaille de troisième classe en 1890 pour ses envois au sélectif Salon des Artistes Français. Par la suite, Herman Richir préférera exposer ses œuvres, quasi-annuellement, au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, plus moderne.

A partir de 1903 et cela pendant plus de trente années, ses toiles sont accrochées sur les cimaises du Salon de la Société Nationale à laquelle il est élu sociétaire en 1906.
Deux tableaux y feront particulièrement sensation : le portrait d’une fillette, En blanc, exposé en 1906 et aussitôt acheté par la Walker Art Gallery de Liverpool et Le châle rouge, en 1914, également présenté sous le titre The Red Shawl dans la section belge de l’exposition Panama-Pacific International Exposition de San Francisco en 1915.

Au tournant du XXe siècle, la réputation d’Herman Richir ne cesse de croître et de s’étendre en Europe. Au-delà d’Anvers, de Gand et de Bruxelles, ses tableaux sont visibles à Barcelone, à Turin et à Paris. 


Depuis ses débuts, c’est dans l’art du portrait que le peintre excelle. Le couple royal de Belgique pose devant Herman Richir qui présente ses œuvres à l’exposition Triennale des Beaux-Arts de Bruxelles en 1914 et après la guerre à Paris, au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, en 1919.
La figure humaine devient le motif central de sa peinture. L’artiste n’a-t-il pas coutume de dire : « Un portrait, un nu, ces deux toiles résument ma carrière ! ».

Si le titre de notre tableau entretient le mystère entourant l’identité de la jeune femme, son ravissant visage est connu par une toile plus intimiste, passée en vente à Lokeren, le 27 octobre 2012 (Portrait d’une jeune dame, vente « Old Masters - Modern and Contemporary Art, Galerie De Vuyst, lot n° 225). Son charme ravageur provient de l’ovale parfait de son visage, de son regard espiègle, de ses lèvres rouges et de ses yeux bleus, mis en valeur par la pose mesurée choisi avec goût et élégance par le peintre.
Rose d’Ispahan
envoute le spectateur autant par sa luxueuse parure que par la flamme de son regard. Ici, Herman Richir fait un usage immodéré des accessoires exotiques : tapis, tissus recouvrant le divan, costume oriental, turban, perles, babouches…


Le titre porte une référence multiple à l’Orient mythique, littéraire et musicale. Qualifiée de reine des fleurs, la rose d’Ispahan est rare et réputée pour ses qualités odorantes depuis la fin du XVI e siècle. Elle a donné à Ispahan sa réputation de « cité des Roses » ou encore de « rose de l’Orient ».

Le peintre s’amuse de la métaphore de la femme-fleur. Enrubannée, habillée de perles et de soieries éclatantes, cette dernière est présentée dans un écrin chatoyant. Il est bien question de la représentation d’un Orient capiteux, image occidentale composée par les artistes pour le plaisir de leurs contemporains. L’essence parfumée des Roses d’Ispahan a inspiré le poète Charles-Marie Leconte de Lisle, dont l’adaptation musicale pour une voix du compositeur Gabriel Fauré (Les roses d’Ispahan. Opus 39, n°4) marque les esprits depuis 1884. 


 

Rien d’étonnant à ce que l’œuvre d’Herman Richir, sous le titre plus moderne en 1957, Sur le Divan, se retrouve dans la fameuse galerie bruxelloise Georges Giroux, alors gérée par le neveu du fondateur Georges Willems - Giroux, où s’organise régulièrement des ventes aux enchères.
A travers ce tableau s’opère la redécouverte d’une facture réaliste aux grandes qualités expressives. Herman Richir, qui connu de son vivant une reconnaissance unanime sur le plan de l’enseignement artistique - en tant que Professeur puis Directeur de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles - et auprès d’une clientèle cosmopolite, est considéré, aujourd’hui, comme un portraitiste de premier plan.


Annexe : 

Exposition au Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles en 1925, on° 20 Rose d’Ispahan.

Exposition au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts de Paris en 1926, 

n° 1034 Rose d’Ispahan.

Exposition à la Petite Galerie de Bruxelles en 1926, n°14 Rose d’Ispahan.

Herman Richir, En blanc / Study in White, présenté au Salon de la Société Nationale desBeaux-Arts de 1906, n° 1030 et actuellement dans les collections de la Walker Art Gallery de Liverpool.

Herman Richir, Le châle rouge / The Red Shawl présenté au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1914 (n°1020) et à la section des Beaux-Arts belge de l’exposition Panama-Pacific International Exposition de San Francisco en 1915 (n°143).

Détail de la Rose d’Ispahan

Vente de Rose d’Ispahan sous le titre Sur le Divan, à la Galerie Georges Giroux, vente n° 347, le 16 mars 1957, lot n°225 Sur le Divan.

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